• MIMISENEGAL OU LE VOYAGE DE DEUX COUSINES DEPUIS

    TOULOUSE JUSQU'A DAKAR EN VOITURE

     

    Mardi 27 juin 2006

     

    C'est le jour du départ. Nous décollons (façon de parler) de Toulouse à 13h30, direction l'Espagne via les Pyrénées.

     

     

    Péage de Lestelle : nous attendons deux  plombes le ticket, on finit par lever la tête, et on aperçoit le ticket qui est sorti au niveau poids lourd ; question : "est-ce parce que nous sommes trop chargées (nous avons trois cantines sur la galerie) ? Va savoir, Charles...

     

    Tunnel de Bielsa, Huesca, Saragoza, Madrid, Malaga, Algeciras, à peu près 1300 kilomètres sur des autoroutes gratuites, nous avons roulé toute la nuit en se relayant, pour arriver à Algeciras mercredi matin aux alentours de 6h30 (et encore, parce que nous avons tourné plus d'une heure dans Marbella à cause d'une signalisation plus que défaillante).

     

    Petite anecdote : dans la voiture, nous avons écouté la radio espagnole. C'est le jour du match de Coupe du Monde France - Espagne. Toute la journée, les radios espagnoles vont rêver de voir l'Espagne triompher, en disant que l'équipe de France est fatiguée, que la plupart des joueurs ne sont plus tout jeunes, etc...

     

    Leur rêve prend forme lorsque l'Espagne marque le premier but (sur penalty si je me souviens bien). C'est l'apothéose !

     

    Mais lorsque la France égalise et prend le dessus, les commentateurs s'étranglent dans leur micro. Nous jubilons ! Pourtant Huguette a la double nationalité (française et espagnole). Mais là, c'est trop pour elle...

     

    Le premier bateau part d'Algeciras à 7h00, nous avons juste le temps de prendre notre billet, et en route pour le Maroc. Durée de la traversée : 2h30.

     

    Arrivée à Tanger aux alentours de 10h30, nous reprenons la voiture, attente à la douane (pourvu qu'on ne nous demande pas d'ouvrir les cantines, Huguette s'est rendu compte qu'elle a oublié les clés à Toulouse ! il va falloir scier les cadenas...)

     

    En une heure, toutes les formalités sont accomplies et nous partons pour Casablanca, où nous arrivons vers 15 heures (heure de Toulouse, ici, il y a 2 heures de moins).

     

    Je laisse le volant à Huguette pour entrer et circuler dans Casablanca... Je me rendrai vite compte que j'ai eu plus que raison... La circulation dans Casa ressemble à un véritable rodéo : je pense que la seule règle qui ait cours ici est : "il n'y a pas de règle". Tout le monde va partout, le clignotant est un objet inconnu, les piétons traversent partout et se jettent presque sur la voiture... J'AI PEUR.... et je ferme les yeux pour ne les rouvrir que lorsque nous sommes à destination. Heureusement, Huguette conduit de façon encore plus folle que les marocains, et ce n'est pas peu dire...

     

    Nous retrouvons Fayçal, un ami d'Huguette,  autour d'une place envahie par les pigeons et nous le suivons jusqu'à l'appartement de sa cousine que nous devons occuper. Problème lorsque nous essayons de rentrer la voiture dans le garage : ça ne passe pas, on va raboter le plafond avec les cantines...

     

    Seule possibilité, laisser la voiture dans un garage gardé et surveillé ; heureusement, Huguette a loué une voiture de location pour deux jours, et nous laissons la voiture chez Youssef, le loueur de voitures.

     

    Jeudi 29 juin 2006

     

    Journée de repos, nous passons à la banque le matin, puis nous tournons pendant plus d'une heure et demie avant de trouver le supermarché Marjane, où nous achetons quelques bricoles, avant de rejoindre le Pacha, un hammam tenu par Miriem, que connaît Huguette.

     

    Là-bas, nous avons droit au grand jeu : hammam, gommage, enveloppement de boue, massage, puis shampooing et brushing pour moi tandis qu'Huguettte fait refaire sa couleur. Bref, nous passons tout l'après-midi à nous fair cocooner. Cela fait du bien après une journée entière passée dans la voiture...

     

    Il est 8h10 (heure marocaine) : nous sommes chez Youssef, le loueur de voitures, qui fait aussi agence de voyages. Huguette lui a commandé son billet d'avion pour son voyage retour sur Toulouse. Très gentiment, Abdul nous laisse utiliser sa connexion à Internet. J'en profite !

     

    Profitons-en pour faire un peu de publicité : si vous avez besoin de louer une voiture à Casa, ou d'un billet d'avion (ou d'un séjour), n'hésitez pas à contacter Abdul ou Youssef chez COASTCAR. Le numéro de l'agence : 022.79.78.93. ou Abdul sur son portable au 066.710.110.

     

    Nous avons prévu de partir de Casablanca samedi matin aux alentours de 5 heures du matin... pour essayer de rejoindre Tan-Tan dans la journée (plus de 800 kilomètres).

     

    Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, la suite, et le vrai début de l'aventure au prochain cybercafé.

     

    Vendredi 30 juin 2006

     

    Nous avons quitté Casablanca plus tôt que prévu car dans l'appartement que nous avions loué, nous n'avions pas accès aux chambres, seulement au salon marocain, avec des matelas en 90 com de large, mais tellement durs que cela a réveillé la sciatique d'Huguette ! Elle a été tellement enervée qu'elle a décidé qu'on lèverait l'ancre le soir même, soit vendredi soir au lieu de samedi matin à 5 heures.

     

    Aussitôt dit, aussitôt fait ! Et nous voilà en train de recharger la voiture, trouver un poste à essence pour faire le plein, et nous partons vers El Jadida où nous arrivons vers 21 heures locales ; j'ai cru que j'allais mourir de peur pendant tout le trajet, heureusement que je ne suis pas cardiaque ! On a tout eu : des voitures qui vous doublent en 3ème position pendant que vous êtes en train de doubler vous-même, des clignotants à gauche et je tourne à droite, c'est dur...

     

    Si vous voulez la mort de quelqu'un, emmenez-le faire un tour en voiture avec Huguette, surtout s'il est cardiaque, mais un conseil, faites-lui signer le testament avant de partir, vous êtes sûr de toucher la mise à l'arrivée !

     

    Arrivée à El Jadida, on regarde le guide du Routard pour trouver un hôtel, je téléphone, une chance, il y a de la place ; c'est l'Hôtel de Nice (non pas Brice) , il est situé en plein centre, et ce soir-là (on est vendredi) tout le monde est de sortie, je n'ai jamais vu autant de monde dans les rues, il en sort de partout !

     

    L'hôtel n'a pas de parking, le directeur nous indique un parking gardé à quelques pâtés de maisons. Nous nous engouffrons dans une rue qui devient de plus en plus étroite, jusqu'à devenir une ruelle où il y a juste 5 cm de part et d'autre de la voiture. Heureusement qu'Huguette a son diplôme du Paris-Dakar, ça sert !

     

    Le quartier nous paraît un peu glauque, les gens nous regardent avec beaucoup de curiosité, nous renversons les mannequins que les  commerçants ont sorti dans la rue (heureusement, les commerçants sont été adorables, ils nous font le guidage).

     

    On se regarde : "Tu es sûre que tu veux dormir dans cet hôtel ? Tu ne préfères pas qu'on descende à l'hôtel IBIS qu'on a remarqué en arrivant, en bord de plage ?

     

    Courage, fuyons, on file vers l'hôtel IBIS, l'hôtelier doit nous attendre encore !

     

    Nous avons enfin pu passer une VRAIE nuit dans un VRAI lit ! C'est le pied !

    Samedi 1er juillet 2006

     

    Petit déjeuner à 7 heures, puis départ. L'étape prévue pour la journée : El Jadida - Tan Tan, soit presque 800 kilomètres. Il ne faut pas chômer...

     

    Nous partons d'abord pour Safi, par la route côtière ; c'est vraiment magnifique. Arrivée à Essaouira à 12h30 : un petit tour de la ville, puis déjeuner en terrasse au bord de plage : une pause très appréciée.

     

    13h30 : nous reprenons la route vers Agadir en suivant la côte : le paysage est magnifique, vallonné, avec des champs; des cultures maraîchères, des oliviers, du maïs, puis après Agadir, des champs d'arganier.  Sur le bord de la route, tous les 500 mètres, un petit vendeur sous un parasol vous propose du miel, de l'huile d'argan, de la purée d'arachide et d'amandes.

     

    Nous nous arrêtons pour prendre une photo ; il y a un petit garçon qui nous vante ses produits ; il ne doit pas avoir plus de 10 ans, et apparemment, il va passer toute sa journée sur le bord de la route. Il parle un français impeccable ; nous nous laissons tenter et lui achetons un pot de miel. Il nous demande si on n'a pas des cahiers ou des stylos pour lui ; malheureusement, nous avons oublié tout ça, alors on lui donne des sachets de bonbons qu'Huguette a acheté pour les enfants au Sénégal.

     

    A Agadir, nous nous faisons arrêter par deux gendarmes pour excès de vitesse (normal, c'est Huguette qui conduit !). On parlemente un peu et avec un grand sourire, on arrive à les amadouer et ils nous laissent partir.

     

    17h45 : arrivée à Tiznit

    19h00 : arrivée à Guelmim

     

    19h30 : arrivée à Tan Tan. Le guide du Routard indiquant qu'il n'est pas très intéressant de s'y arrêter, nous décidons de pousser jusqu'à El Ouatia (25 kilomètres plus loin) où plusieurs hôtels sont conseillés.  Il fait nuit depuis un petit moment.  

     

    Arrivée à El Ouatia à 20h00, on cherche l'hôtel, qui se trouve en bord de plage ; c'est l'hôtel de la Belle Vue. Excellent accueil, il y a un gardien pour la voiture, les chambres sont petites mais très propres, la literie est excellente, nous sommes au lit à 21h30.

     

    S'endormir avec le bruit des vagues comme berceuse, elle est pas belle la vie ?

     

    Dimanche 2 juillet 2006

     

    Réveil à 6h30, une douche, petit déjeuner (avec de la Vache qui Rit, pourquoi elle rit, même ici on ne sait pas), jus d'orange frais pressé (ça change), thé à la menthe pour Huguette et café au lait pour moi, et nous sommes enfin prêtes pour repartir.

     

    L'étape du jour : El Ouatia - Dakhla : 800 kms

     

    Nous nous arrêtons 80 kms après El Ouatia pour faire le plein d'essence et des jerrycans (pour la Mauritanie) car l'essence est détaxée (4,62 dirham le litre). On demande au pompiste de nous aider à mettre les jerrycans sur la galerie ; problème : il a trop rempli les jerrycans qui sont compressés et fuient. Le parfum du jour : GAS-OIL de chez SAHARA !

     

    La route est superbe, les premières dunes, l'océan sur notre droite (des falaises par moment) des mers  de sel, nous vous montrerons les photos à l'arrivée à Dakar, pour le moment, on ne fait que les commentaires !

     

    11h20 : arrivée à Laayoune. Nous nous arrêtons pour acheter des chèches (au cas où il y aurait une tempête de sable). Nous nous arrêtons dans une échoppe de tailleur tenu par un Mauritanien, qui nous vend le tissu au mètre et fait les ourlets. Il nous donne son numéro de téléphone en Mauritanie, nous pose des questions, ne trouve pas très normal que nous soyons deux filles sans mari et propose de m'épouser si je veux ! Je lui dis que je vais réfléchir...

     

    Bon, on vous laisse, car on a encore de la route à faire, si on veut avoir d'autres choses à vous raconter.

     

    Il est maintenant 13h00, fin du message. Bon dimanche à tous et à la prochaine.

     

    Lundi 3 juillet 2006

     

    Nous sommes à Nouadhibou et nous vous communiquons la suite de nos aventures.

     

    Hier dimanche, la voiture est tombée en panne. Quelques kilomètres avant Boujdour, elle commence à avoir des trous d'air et à fumer tout noir. Huguette me dit qu'elle est inquiète, et nous nous arrêtons sur la place de Boujdour. Nous essayons de téléphoner dans une cabine publique, tout d'abord à Jérôme (son téléphone est branché sur la messagerie), puis à Michel pour avoir au moins un diagnostic et savoir si c'est grave.

     

    Michel est aussi sur messagerie. On demande s'il y a un mécanicien dans le village ; un jeune garçon nous dit qu'il le connaît et lui passe un coup de fil. Nous sommes l'attraction du village ; normal, il est dimanche après-midi et il n'y a rien à faire !

     

    Le mécanicien arrive, monte dans la voiture avec Huguette et part faire un tour pour essayer de détecter le problème. Je reste seule sur la place du village ; un vieux monsieur enrubanné m'aborde et commence à me parler en espagnol. Je réponds en espagnol et nous entamons une conversation. Il me dit qu'il est instituteur et qu'il est en vacances. Il m'invite à aller prendre un thé au café d'en face. J'ai la côte !

     

    Au bout d'un long moment, ne voyant pas revenir Huguette, je demande où se trouve l'atelier du mécanicien. On me l'indique et je m'y rends, pour avoir des nouvelles. Après plusieurs recherches infructueuses, il s'avère qu'une durite d'air est percée, ce qui provoquait les décélérations de la voiture.

     

    Le mécanicien ou plutôt je devrais dire les mécaniciens, car ils sont six à s'affairer autour de la voiture, plus tous ceux qui sont assis au fond de l'atelier, en train de boire le thé et de bavarder. On nous offre très gentiment du thé.

     

    17h45 : la panne est enfin réparée, avec des moyens de fortune (colle, chatterton, etc...) le tout pour une somme de 80 dirhams. Nous leur laissons 200 dirhams car ils ont été vraiment très professionnels.

     

    Nous pouvons enfin repartir. Il nous reste encore 343 kilomètres avant d'arriver à Dakhla ; Huguette appuie sur le champignon, et nous faisons le reste du trajet à 140/150 à l'heure (heureusement, il n'y a pas grand monde sur la route).

     

    21h00 : nous arrivons à Dakhla. Nous cherchons l'hôtel recommandé par le guide du routard. Nous nous arrêtons pour demander à un agent de police, qui arrête et réquisitionne un taxi pour nous guider jusqu'à l'hôtel ! 

     

    Arrivée à l'hôtel ;de l'extérieur, très bien (drapeaux aux fenêtres, tapis dans les escaliers,...) ; à l'intérieur, ce n'est pas la même chose : la propreté de la salle de bains laisse à désirer (il y a une couche de crasse au fond de la baignoire), il règne une odeur de tabac froid, Huguette dit que ça sent la vieille chaussette ! . C'est décidé, nous ne nous doucherons pas et ferons une toilette sommaire, et nous allons dormir en essayant de nous boucher le nez !

     

    Les matelas portent l'étiquette "4 étoiles", "indéformable", mais quand tu te couches, tu disparaîs dans le trou du matelas, et tu sens les ressorts qui te piquent les fesses. Pas sûr qu'on passe une nuit de rêve !

     

    Lundi 3 juillet 2006

    Etape du jour : Dakhla - Nouadhibou (420 kms)

     

    Huguette est réveillée à 5h30. Nous sommes prêtes à 7h00. Le petit déjeuner n'est pas servi à l'hôtel, il faut se rendre dans une échoppe à 50 mètres de là, qui ne nous inspire pas confiance ; qu'à cela ne tienne, nous partons le ventre vide, nous déjeunerons sur la route.

     

    7h35 : arrêt pour faire le plein de gas-oil : ici, il est détaxé (4,62 dirhams le litre). Puis en route. 100 kilomètres après Dakhlka, on attaque le désert. Ou plutôt je devrais dire les déserts, car il présente des visages très variés d'un instant à l'autre : tantôt très plat, avec une végétation composée de petits buissons accrochés dans le sable, tantôt avec des dunes de sable comme on imagine le désert, et tantôt avec des dunes "solides", composées de roches, apparemment calcaires, découpées et sculptées par le vent, de couleur ocre. Le paysage n'est jamais monotone. C'est vraiment magnifique.

     

    10h15 : un troupeau de chameaux sur la route.

     

    10h30 : Arrivée au poste de la douane marocaine ; on passe une demie-heure entre le poste de police, le poste de gendarmerie et le bureau de la douane.

     

    11h00 : la frontière marocaine est franchie, on attaque le no man's land. Il faut absolument suivre la piste : il paraît que tout autour, c'est miné (vestige des troubles avec le Front Polisario). Aucun véhicule devant nous pour nous guider, à un moment donné, on bifurque à droite, et très vite nous voilà ensablées ! Plus moyen ni d'avancer, ni de reculer. Et bien sûr, nous n'avons pas pris de plaques de désensablage en partant (pas le temps). Deux jeunes hommes viennent à notre rencontre et à notre secours. Ils dégonflent les pneus (un peu trop d'ailleurs, il faudra les regonfler avant de repartir, sinon nous risqueons la crevaison) et dégagent le véhicule. Nous pouvons enfin repartir, jusqu'à une baraque en tôle ondulée : c'est le premier poste de police Mauritanien. Interrogatoire, passeport, tampons, et nous passons au bureau de l'immigration pour faire faire notre visa. Coût : 20 euros ou 250 dirhams. Ensuite il faut passer au bureau de la douane, pour déclarer nos devises.

     

    Tout autour de ces baraques plantées dans le désert, tourbillonne une faune de personnes qui te proposent de te guider jusqu'à Nouadhibou, de te changer de l'argent, de te racheter tes dirhams, etc...Ils sont comme des mouches autour d'un pot de miel !

     

    Une fois toutes ces formalités accomplies (une heure et demie), nous repartons vers Nouadhibou, à 40 kilomètres de là.

     

    L'entrée dans Nouadhibou est étonnante : des bidonvilles dans le sable, du sable partout et beaucoup de vent. Une vision hallucinante...

     

    Nous cherchons le camping de la baie des Lévriers, où nous devons retrouver Daouda et Senghor, qui ont fait le trajet Dakar - Nouadhibou en taxi-brousse, avec maintes péripéties eux aussi (leur taxi-brousse est tombé en panne, ils ont été obligés de repayer un taxi, une Mercedès dans laquelle ils étaient entassés à 6, ce qui fait que Senghor avait juste une fesse posée sur la banquette arrière, ils se sont fait racketter à chaque contrôle de police, que ce soit au Sénégal ou en Mauritanie). Bref, un voyage un peu épuisant pour eux, ils ont eu chaud, faim, soif ...

     

    Ils ont l'air contents de nous voir, enfin de voir Huguette car moi ils ne me connaissent pas, et je ne les ai vus qu'en photo jusqu'à présent.

     

    Les voilà qui arrivent ; l'émotion des retrouvailles passée, nous nous attablons pour un repas que nous avons bien mérité (je vous rappelle que nous avons le ventre vide depuis le matin !).

     

    Au menu : méchoui, avocats, tomates, gruyère fondu, saucisse de foie chaude, bananes écrasées. C'est Byzance !


     

    Oui, car nous avons oublié de vous dire que la glacière ne fonctionne pas en tant que glacière mais fait office de four (mauvais branchement) ! Tout le beurre a fondu et a tapissé le fond de la glacière, c'est un régal !

     

    Il est 16h15 heure locales, je vous abandonne et vous donne rendez-vous à plus pour de nouvelles aventures. Demain, nous avons prévu de visiter le Banc d'Arguin.  Je ne pense pas que je pourrai donner des nouvelles avant deux jours, car il n'y a pas encore de cyber-café dans le désert !

     

    Petit message pour Véronique (ma petite soeur) : apparemment, ici les SMS ne passent pas, je ne peux pas communiquer avec toi pour l'instant.

     

    Bisous à tous.

     

    Mardi  4 juillet 2006

     

    11h00 : nous quittons le camping en compagnie de Didi, qui va être notre guide pendant 3 jours et qui va nous faire visiter le Banc d'Arguin. Le programme pour les trois jours qui viennent est le suivant :

    • premier jour : descente de Nouadhibou jusqu'au Cap Tafarit, où nous passerons la nuit sous la Khaïma (tente mauritanienne)
    • deuxième jour : départ pour Iwik, où nous prendrons une lanche (barque de pêcheur) pour aller passer la journée sur l'île aux oiseaux, puis départ pour Mamghar
    • troisième jour : Mamghar - Nouakchott par la plage (167 kms à effectuer obligatoirement à marée basse, sous peine de terminer le trajet en baignoire !) 

     

    Arrêt au supermarché pour faire le plein d'eau. Sortie de Nouadhibou.

     

    11h50 : Nous sommes stoppés au premier poste de police. Nous montrons tous les quatre nos passeports ; Daouda et Senghor sont priés de suivre le policier jusqu'à leur cahute. Lorsqu'ils reviennent, ils nous disent qu'ils ont été obligés de payer chacun 500 ouguyias (1 euro = 330 ouguyias). Il en a été ainsi tout au long de leur voyage pour venir nous rejoindre de Dakar à Nouadhibou. Il semble qu'il y ait un contentieux entre Mauritaniens et Sénégalais (il y a eu un conflit entre les deux pays il y a tout juste 15 ans)

     

    12h05 : deuxième contrôle de police. Cette fois-ci, Huguette accompagne les garçons au poste. Ils ne seront pas rackettés.

     

    12h50 : Traversée d'un troupeau de chameaux sur la route.

     

    13h00 : arrêt à une station service pour compléter le plein de gas-oil, puis demi-tout sur la route pour se rendre jusqu'à un village dans le sable, pour acheter des chèches pour les garçons (le chèche se révèlera être un accessoire indispensable dans le désert).

     

    Daouda est malade. Crise de palud ?

     

    14h00 : le guide arrête sa voiture au bord de la route, et nous abandonne pour aller boire un thé dans un café (en fait une cahute en bois). Nous attendons sous une chaleur de plomb, comme des couillons...

     

    La route est un long ruban de goudron, écrasé de soleil et de chaleur. Un vent chaud souffle en permanence. C'est du feu ! On a constamment l'impression que quelqu'un a ouvert la porte du four !

     

    15h00 : nous quittons la route pour nous enfoncer dans le parc. Stop pour dégonfler les pneus. Et c'est parti pour le désert !

     

    15h30 ; Huguette nous fait des appels car elle s'est ensablée. Nous descendons de voiture pour pousser. En vain. C'est à cet instant que nous regrettons de ne pas avoir pris le temps de nous procurer des plaques de désensablage à Nouadhibou. Après plusieurs tentatives infructueuses, nous voyons arriver au loin un 4 x 4 qui s'arrête à notre hauteur pour nous porter secours. Ils ont des plaques de désensablage. Après un quart d'heure d'efforts, nous pouvons enfin repartir.

     

    16h30 : nous arrivons au village d'Arkeiss : de loin, on dirait une série de containers abandonnés sur le sable ; en nous approchant, nous nous rendons compte que ce sont en fait des baraques en bois, peintes en bleu ou blanc, avec un ou deux bâtiments en dur. Difficile d'imagniner que des gens habitent là en permanence, abandonnés au bout de nulle part ...

     

    Arrivée peu après au campement, qui se situe quelques centaines de mètres plus loin, en bord de plage. Il s'agit d'une dizaine de tentes destinées à accueillir les voyageurs de passage. En fait, nous serons quasiment les seuls occupants pour cette nuit. Tard dans la nuit, nous verrons arriver un convoi d'Allemands,  qui ont passé la nuit précédente comme nous au Camping de la Baie des Lévriers. Nous apprendrons leur histoire par notre guide : ils étaient partis du camping le matin bien avant nous, et ils voulaient faire le Banc d'Arguin sans guide. Apparemment ils se sont perdus, ont fait demi-tour pour retourner à Nouadhibou et prendre un guide.

     

    Installation dans les tentes. Notre guide remonte au village pour commander notre repas du soir : poisson pêché du jour, riz et petits légumes.

     

    Puis il remonte en voiture et repart pour Iwik, afin de commander le bateau et le guide pour le lendemain.

     

    Nous profitons de ce moment de répit pour nous reposer sous la tente, à l'abri du vent qui souffle sans discontinuer, et du soleil qui cogne encore à cette heure-ci...

     

    19h30 : lorsque nous nous réveillons, il fait nuit, et il n'y a toujours personne ; un léger doute m' envahit : nous aurait-on abandonnés là ? Je me vois déjà en Robinson Crusöe du Sahara...De toute façon, il ne nous reste plus qu'à attendre...

     

    20h30 : des lumières au loin : ce sont les femmes du village qui viennent nous apporter le repas du soir : un énorme poisson, une marmite entière de riz accompagnée de petits légumes. C'est royal.... mais nous n'arriverons pas à tout finir. il y en a au moins pour 10 personnes, et nous ne sommes que trois à manger, car Daouda est toujours malade et a vomi toute la journée. Il est vraiment mal en point et Huguette essaie tant bien que mal de lui apporter un soulagement avec les médicaments qu'elle a dans son sac.

     

    21h00 : un bruit de moteur et des phares en haut de la dune : c'est notre guide qui revient. Ouf ! Il nous informe que tout est OK pour le lendemain, départ à 7h00

     

    22h30 : extinction des feux pour une nuit unique, avec les étoiles comme ciel de lit, le vent, le bruit des vagues. C'est magique !

     

    Mercredi 5 juillet 2006

     

    6h00 : le réveil sonne. La toilette sera vite faite ce matin, il faudra attendre ce soir pour une bonne douche.

     

    7h00 : Départ pour Iwik pour notre journée dans la réserve d'oiseaux.  Nous passons par le village de Ten Alloul. Arrivée au poste des gardes du band d'Arguin. Notre guide pour la journée s'appelle Hassan.

     

    Daouda, qui est toujours malade, ne sera pas du voyage et restera au poste.

     

    Nous nous dirigeons vers la plage où nous attend notre barque. avec à son bord deux personnes : le patron, qui semble avoir un âge certain, avec un visage buriné et tanné par les embruns, et des mains qui ressemblent plutôt à des battoirs, et son mousse, qui porte son chèche noué à la façon indienne. Comme je pose la question, il me montrera plusieurs façons de le porter, toutes aussi élégantes les unes que les autres.

     

    Hassan nous explique que les pêcheurs voient leur barque réservée pour promener les touristes à tour de rôle ; évidemment, ce jour-là, comme ils ne vont pas pêcher, ils sont rétribués. Cela permet de faire travailler tous les pêcheurs.

     

    Nous doublons d'autres barques de pêcheurs qui partent poser leurs filets. Hassan nous explique que la pêche est réglementée dans la réserve. Nous nous approchons plus près d'une des barques, et l'un des pêcheurs nous lance des poissons qu'ils viennent de faire cuire. Hassan nous fait passer l'un des  poissons que nous apprécions comme si nous n'avions pas mangé. Le second servira à agrémenter le riz qu'il nous préparera en milieu de journée. Le temps est encore frais, mais beau, la mer est bonne, nous allons passer une bonne journée...

     

    Cap sur l'île aux oiseaux ! La consigne est de ne jamais débarquer, pour ne pas effrayer les oiseaux, qui sont ici chez eux... Hassan est intarissable sur les différentes variétés d'oiseaux qui peuplent la réserve : comme nous avons de la chance, nous en verrons une grande variété d'espèces : hérons, flamants roses, aigrettes, cormorans, etc...Hassan nous prête ses jumelles pour que nous puissions mieux profiter du spectacle, qui est vraiment féérique...Moment de bonheur...

     

    11h00 : le mousse jette l'ancre  devant l'île aux oiseaux, c'est le moment de passer aux choses sérieuses : on prépare le feu dans un brasero improvisé dans une jante de voiture, avec du charbon de bois, on prépare le thé. Ah, ce cérémonial du thé que nous avons pu apprécier tout au long du parcours, c'est déjà un morceau d'ailleurs... Partout où nous sommes passées, nous avons pu apprécier l'hospitalité des populations, qui se traduit justement par ce thé que l'on prépare patiemment pour vous et que l'on vous sert. Nous avons même été invitées à boire le thé dans le garage du mécanicien de Boujdour, quand nous sommes tombées en panne : tandis que trois ou quatre personnes s'affairaient autout de la voiture,  cinq ou six hommes étaient assis au fond de l'atelier, à boire le thé et à commenter 

     

    Aujourd'hui, le thé d'Hassan est très fort et un peu amer, mais qu'importe... C'est le geste qui compte.

     

    Après le thé, Hassan commence à préparer le repas : il épluche des oignons, les fait revenir dans une marmite, le tout sur le fond du bateau (en bois) ; je rêve, j'ai l'impression d'être dans un reportage de Thalassa, à la différence que là, je ne me contente pas de regarder sur mon poste de télévision, je suis dedans...

     

    Après les oignons, le poisson, l'eau et le riz qui cuisent, et qui à l'arrivée donneront un plat succulent que nous dégusterons comme si nous n'avions jamais rien mangé d'aussi bon... Après le repas, un petit somme sur le fond du bateau, et il est déjà temps de rentrer. Je voudrais pouvoir retenir le temps pour profiter encore de ces instants magiques...

     

    Cap sur le village de pêcheurs, que nous atteignons trop rapidement à mon goût. Au bord de la plage, je pense que je peux descendre sans risque, et je me retrouve complètement immergée dans l'eau, ce qui fait rire tout le monde, sauf moi (quoique, avec cette chaleur, un bain est le bienvenu). Cela me donne l'occasion de profiter des douches et des toilettes du centre, et de faire la toilette que nous n'avons pas pu faire le matin même. Il n'y a pas d'eau courante : l'eau est stockée dans des réservoirs, l'eau de mer sert pour les wc, et l'eau douce pour la douche. Il faut l'utiliser avec parcimonie. J'apprécie cette douche improvisée.

     

    Avant de repartir, nous sommes invités à prendre le thé dans le carré des gardiens. C'est à regret que nous reprenons la route dans le désert. Nous avons décidé d'écourter notre séjour dans le banc d'Arguin car Daouda est toujours malade, et il serait peut-être bon de l'emmener à l'hôpital à Nouakchott ; de plus, notre guide nous informe qu'il ne sera pas possible de faire la traversée à marée basse sur le place comme prévu, car la marée est mauvaise... En fait, je pense qu'il s'est rendu compte qu'il s'était trompé dans son tarif quand nous l'avons négocié, et que c'est un moyen pour lui d'écourter sa prestation d'une journée... Il nous a demandé 300 euros pour 3 jours et il utilise sa voiture pour nous guider, puisqu'il n'y a pas de place dans la nôtre. Nous ne saurons jamais le fin mot de l'histoire, et nous resterons un peu frustrés car nous nous faisions une joie de faire cette traversée sur la plage. Ce sera pour une autre fois...

     

    Après un peu plus de deux heures dans le désert, nous approchons de la route Nouadhibou - Nouakhott. Arrêt pour regonfler les pneus avant d'attaquer la route. Un de nos pneus a souffert lors d'un dégonflage trop appuyé et se révèle être poreux. Nous colmatons avec de la bombe anti-crevaison. Nous   envisageons de changer le pneu, mais notre guide nous indique que nous pouvons sans problème arriver jusqu'à Nouakchott, situé à 150 kilomètres, sans aucun problème.

     

    16h00 : nos routes se séparent : notre guide repart vers Nouadhibou et nous poursuivons notre route vers Nouakchott.  La route a été ouverte il y a un peu plus d"un an. c'est un long ruban d'asphalte chauffé à blanc, avec autour du sable, du sable, et encore du sable...avec des cabanes plantées de part et d'autre de la route, ici un bar, là un restaurant... Renseignement pris, il semble que ces cabanes soient les vestiges du chantier de construction de la route.

     

    17h00 : le pneu qui nous posait souci a éclaté. Quelques frayeurs pour Huguette qui était au volant et qui arrive à maîtriser la voiture et à se ranger sur le bas-côté. Nous mettrons un bon moment à trouver le matériel qui nous est nécessaire pour changer la roue, car nous sommes quatre à ranger, déranger et reranger le chargement, et à la fin, on ne trouve plus rien...

     

    18h00 : nous pouvons reprendre la route et arriver sans encombre jusqu'à Nouakchott, où nous mettons à la recherche de l'auberge Menata, dont j'ai vu dire tellement de bien de sa propriétaire Olivia, une française mariée à un Mauritanien. L'endroit est un havre de paix : un petit jardin à l'entrée, une grande tente ouverte plantée dans le jardin, on peut s'y reposer la journée à l'abri du vent et du soleil, une cuisine commune et un accueil très convivial. Nous décidons de rester une journée de plus à Nouakchott, puisque nous sommes en avance sur notre programme.

     

    Au chapitre des bonnes nouvelles, Daouda va beaucoup mieux ; il semble que le traitement que lui a administré Huguette ait produit son effet :  il a arrêté de vomir et a quitté l'état semi-comateux dans lequel il était plongé depuis la veille. 

     

    Aujourd'hui, c'est le jour du match de la France en coupe du Monde de football ; nous ne pourrons pas l'ignorer car à l'issue du match, nous assistons à un défilé de voitures et un concert de klaxons dans Nouadhibou, comme si nous étions en France ; il y a même des femmes dans des voitures qui brandissent des drapeaux français aux portières... Incroyable.

     

    Jeudi 6 juilllet 2006

     

    Journée de repos à Nouakchott. Au programme : sieste, thé préparé par Senghor, discussion avec les hôtes d'Olivia, petite visite dans le quartier alentour pour aller faire quelques courses, et très vite retour à l'auberge, car il fait toujours très chaud.

     

    Je me rends avec Senghor dans un cybercafé proche de l'auberge, où je passe plus d'une heure à mettre en forme mon compte-rendu, que j'oublie de valider... Lorsque j'aurai ma soeur au téléphone, elle me dit que le blog s'arrête au 3 juillet. Autant pour moi...

     

    Nous préparons le voyage du lendemain, avec le passage de la douane entre Mauritanie et Sénégal. Nous avions prévu initialement d'éviter de passer par Rosso, qui d'après Olivia, est la douane la pire de toute l'Afrique, et de faire un détour par le barrage de Diama (soit 100 kilomètres de plus, mais quand on aime, on ne compte pas...).

     

    Mais Olivia connaît pas mal de monde en Mauritanie et nous propose de faire intervenir un de ses amis douaniers à Rosso pour nous faciliter le passage. Qu'à cela ne tienne, Inch Allah comme on dit ici...

     

    Vendredi 7 juillet 2006

     

    Réveil à 7 heures. Petit déjeuner, chargement (ou plutôt re-chargement de la voiture) et départ.

     

    L'étape du jour : Nouakchott - Miname : 572 kms

     

    Première partie du voyage : c'est encore le désert avec ses paysages un peu lunaires, et la maigre végétation qui s'accroche au sol.

     

    Puis, imperceptiblement, cela change, des arbustes, puis des arbres font leur apparition, la verdure (si on peut dire...) refait surface, et on retrouve un paysage plus apparenté à la brousse. Là commence l'Afrique comme on l'entend...

     

    Au fur et à mesure que nous approchons de Rosso, les villages deviennent de plus en plus nombreux, avec toute une population de femmes, d'enfants, d'animaux qui traversent la route (essentiellement des chèvres).

     

    12h00 : nous arrivons à Rosso. La frontière entre Mauritanie et Sénégal est le fleuve Sénégal, dont la traversée se fait par un bac. Il n'y a plus de bac jusqu'à 15 heures. Un homme s'approche de nous et nous demande nos papiers. Nous refusons, et il nous indique qu'il est l'ami d'Olivia et qu'il est là pour nous aider. Il fallait le dire tout de suite, car nous ne donnons pas nos papiers au premier venu !

     

    Il nous explique toutes les formalités qu'il faut accomplir pour traverser le fleuve Sénégal et passer la douane Mauritanienne et Sénégalaise, et aligne des chiffres en face ... Je crois que ce passage de douane sera celui qui va nous coûter le plus cher, mais si nous ne voulons pas laisser une partie de notre chargement, ce sera le prix à payer.

     

    Comme il faut maintenant attendre 15 heures pour le bac, il nous propose de nous emmener déjeuner dans un restaurant qu'il connaît. Nous laissons la voiture sur place et grimpons dans son véhicule.

     

    Nous arrivons au restaurant où il n'y a pratiquement que des hommes, tous attablés devant la télévision qui trône dans un coin. Notre arrivée ne passe pas inaperçue : deux femmes, pas voilées, et qui plus est blanches, tous les regards sont pour nous ! Mais je dois dire que tout au long de ce voyage, nous ne nous sommes jamais senties agressées, ni en danger, que ce soit du regard, d'un geste, par tous les gens que nous avons pu croiser et rencontrer. Nous avons fait ce voyage en toute sécurité. Bien sûr nous avons senti de la curiosité à notre encontre, mais nous n'avons jamais rencontré de gens mal intentionnés. Pour moi, ce sera la grande leçon que je tirerai de ce voyage ; allez vers les gens, et ils viendront à vous ...

     

    Au bout d'un moment, je vois que tous les hommes se lèvent et quittent le café/restaurant ; le restaurateur lui-même se lève et vient éteindre la télévision, ferme les volets. C'est l'heure de la prière. Notre interlocuteur nous indique qu'il va faire la prière lui aussi et qu'il nous retrouve là d'ici une heure. Pas de problème, nous avons commandé notre repas et nous le dégustons pendant que la vie s'arrête le temps des prières.

     

    15h00 : la prière est finie, notre interlocuteur est revenu, nous l'avons invité à déjeuner, nous pouvons repartir prendre le bac.

     

    La première voiture à monter sur le bac est celle d'un diplomate, puis c'est à notre tour. Ce sera les seules voitures à traverser lors de ce passage, avec une foule de piétons qui vont d'un côté à l'autre.

     

    De l'autre côté, commencent les tractations : contact avec le policier sénégalais qui prend nos papiers et va se charger de procéder aux formalités administratives : passavent pour la voiture, assurance pour le Sénégal, taxe pour la douane, taxe pour la police. Cela va durer plus de deux heures, avec des aller-retours pour demander un bakchich (au final nous lâcherons 50 euros en tout). Une épreuve éprouvante pour les nerfs et les organismes, car nous sommes en plein soleil.

     

    Mais le contraste est frappant entre les deux côtés du fleuve :  côté Mauritanie, les hommes en djellabah et les femmes voilées, une certaine réserve, et de l'autre les femmes en boubou et tenues africaines bariolées et les hommes en tenue traditionnelle (soit boubou soit pantalon et tunique) et toute l'exubérance de l'Afrique !

     

    Il est presque 17 heures quand enfin nous pouvons poursuivre notre route vers Dakar et il nous reste encore un certain nombre de kilomètres à parcourir.

     

    Ici commence la joie d'emprunter les routes sénégalaises, pleines de trous et de nids de poule ! Je ne pense pas que nous puissions rouler à 140 comme nous l'avons fait au Maroc ou en Mauritanie. Sans compter que les contrôles policiers sont nombreux et que nous sommes une cible privilégiée pour le rackett. Heureusement, il y a les garçons avec nous, qui négocient à chaque arrêt et inventent à chaque fois une nouvelle histoire. Nous rions après coup et nous nous disons que nous pourrions monter une troupe de théâtre, car nous sommes tous bon comédiens...

     

    Nous traversons Saint-Louis, Thies puis Rufisque et il me tarde maintenant d'arriver à destination !

     

    21h00 : nous voici arrivés au village de Miname, et la maison d'Huguette se trouve sur la route à la sortie du village, au dernier trou de la route à droite (précision très importante !) !

     

    Nous sommes attendus : il y a là Seka, la soeur de Daouda, qui fait la cuisine et la lessive, Babacar qui garde la maison, Madi qui est mécanicien et qui travaille à Dakar, et qui sera chargé de l'entretien des voitures.

     

    Avant même de la voir, j'entends la mer et le bruit du ressac sur le mur de la terrasse ! La maison a les pieds dans l'eau si l'on peut dire...

     

    Tout le monde s'agite autour de nous pour ouvrir le garage, décharger les cantines et la voiture, pendant que je découvre la maison. Deux chambres avec chacune sa salle de bains attenante, un salon et une cuisine donnant sur la terrasse couverte d'un toit de paille. Une grande terrasse qui se trouve être le principal lieu de vie ici, car c'est l'endroit le plus aéré.

     

    Derrière, un bâtiment annexe comprenant deux grands garages et plusieurs chambres que j'aurai l'occasion de visiter plus tard. Pour l'instant, je n'ai qu'une envie : manger un peu, prendre une douche et me coucher. Tout le reste peut attendre demain ! 

     

    Samedi 8 juillet 2006

     

    Ca y est, je suis arrivée, j'ai maintenant une semaine pour découvrir le Sénégal !

    Premier petit déjeuner local : café au lait, pain beurré et mangues. Je vais faire une cure de mangues car elles n'ont absolument rien à voir avec celles que l'on peut trouver en France. Ici, c'est la pleine saison actuellement et on en trouve partout. On les découpe comme un melon, en tranches et on les déguste à tous les repas. Huguette en fera de la confiture, puis une salade de fruits dans laquelle elle rajoutera des pruneaux d'Agen.

     

    Après le petit déjeuner et une douche très appréciée (à l'eau froide, car je ne supporte pas l'eau chaude ici), je pars avec les garçons qui vont faire des courses à Rufisque, la ville la plus proche. Huguette reste à la maison car elle a des choses à superviser !

     

    Au départ, nous faisons un petit détour par le village, où les garçons veulent dire bonjour à leur famille qu'ils n'ont pas vue depuis pratiquement une semaine, puisqu'ils ont quitté Miname le samedi précédent. Je descends de voiture et les accompagne.

    Le village est situé en bord de plage et n'a rien à voir dans sa conception à ce que nous connaissons : une rue principale bordée de maisons de part et d'autre, avec leur toit de tuiles. Ici, le village me fait plutôt penser à un labyrinthe dans sa configuration : des pièces accolées les unes aux autres, avec un toit plat, et de minuscules ruelles qui se faufilent, des petites placettes avec un arbre par ci, un arbre par là, au pied desquels se retrouvent les personnes âgées. Suivant ses moyens, chaque famille dispose  d'une ou plusieurs pièces ; Senghor me dira que la construction d'une pièce coûte ici 100.000 francs CFA, soit 150 euros. Une misère pour nous, mais beaucoup pour eux, puisque le salaire moyen au Sénégal s'élève à 60.000 francs CFA.

     

     

    J'aurai l'occasion à plusieurs reprises d'être invitée à entrer dans les maisons et je pourrai apprécier le soin avec lequel les pièces sont aménagées ; les murs sont recouverts de rideaux ou tentures, il y a des fauteuils, souvent une télévision, un matelas souvent posé à même le sol). Le tout soigneusement entretenu. Par contre, je ne saurai pas si les maisons disposent de l'eau courante, de toilettes et de salle de bains.

     

    Après quelques instants de conversation, nous remontons en voiture et partons pour Rufisque. Pour ce faire, nous passons par le village de Bargny ; ici aussi les rues sont étroites, pas goudronnées, il n'y a pas de trottoirs, et je suis frappée par le grand nombre d'enfants qui jouent dans les rues. La population me paraît être en moyenne assez jeune.

     

    Après quelques détours dans Bargny, nous débouchons sur une grande voie goudronnée très animée : c'est la route qui mène à Rufisque et à Dakar. Ici aussi, c'est un peu la foire d'empoigne pour se frayer un chemin et arriver à se faufiler sur la route ! La circulation est importante et on croise aussi bien des  taxis-brousses que des charrettes tirées par des ânes, des  convois officiels avec des motards toute sirène hurlante... (nous verrons cela chaque fois que nous prendrons cette route...). Evidemment, la circulation est un peu anarchique, et il nous faut un certain temps (comme le fût du canon) pour arriver à Rufisque.

     

    Là aussi, il faut toute l'habileté de Daouda au volant pour se frayer un chemin parmi tout cet embrouillaminis de véhicules de toutes sortes et de piétons qui envahissent les rues... Je crois que je ne me hasarderia pas trop à conduire au Sénégal...

     

    Nous arrivons enfin à destination et Daouda réussit à garer la voiture tant bien que mal. Nous avons pour mission d'acheter des planches et des tréteaux pour faire un bureau (provisoire) à installer dans la chambre d'Huguette, pour poser l'ordinateur, l'imprimante-fax que nous avons apportée, le téléphone, etc... Nous sommes dons chez Marie-Laure, une française installée au Sénégal qui tient avec son mari un dépôt de bois (ou une scierie, je ne sais trop).

     

    Tout d'abord, nous attendons.... longtemps.... car il y a d'autres personnes à servir avant nous. En Afrique, le temps n'a pas la même valeur, il faut savoir être patient.... Tout autour, dans la rue, j'ouvre tout grand mes yeux et je m'amuse à regarder le spectacle qui s'offre à moi ; c'estjour de marché à Rufisque (je crois d'ailleurs que c'est tous les jours ) et c'est un défilé incessant de piétons et de véhicules divers dans toutes les rues avoisinantes. On s'interpelle, on s'invective de temps en temps (le conducteur d'une carriole va se faire engueuler car il a garé son engin trop près de la voiture voisine, et son cheval qui doit commencer à trouver le temps long lui aussi commence à lécher et à essayer de mordiller le capot avant de la voiture !), les gens vont et viennent, c'est un festival de couleurs au niveau des vêtements, bref, c'est vivant, quoi !

    Lorsque arrive notre tour, les ennuis commencent... Impossible d'obtenir une planche à la dimension voulue pour servir de plateau au bureau, cela n'existe pas ; on nous conseille de prendre carrément une porte et de la faire retailler à la dimension souhaitée ! nous avons aussi besoin de tréteaux : on n'a pas ça en stock, il faut acheter des tasseaux et les porter chez un menuisier qui fabriquera lesdits tréteaux ! Bref, je me rends vite compte que ce que l'on peut faire en France en une heure (je vais chez Castorama, je me fais découper une planche aux dimensions, j'achète deux tréteaux, je rentre chez moi et en une heure, mon bureau est installé) peut prendre jusqu'à une journée ici... Et tout est à l'avenant... Comment s'étonner ensuite que ce continent n'avance pas plus vite ?

     

    Bref, nous finissons par charger notre commande dans la voiture et nous repartons sur Bargny où nous nous arrêtons chez le menuisier pour déposer nore chargement. Puis trajet en sens inverse et retour à la maison après plus de trois heures ; je suis épuisée et pourtant je n'ai rien fait ! J'apprécie la fraîcheur de la terrasse ombragée et un certain calme après ce bain de foule !

     

    Pourtant, à la maison, on n'est jamais seul. Moi qui suis habituée à être seule chez moi une fois que j'ai refermé la porte de mon appartement, chaque fois que je fais une halte dans la maison et que j'en ressors, je vais me retrouver nez-à-nez avec des personnes du village, qui passent dire bonjour à Huguette, qui viennent voir les garçons, qui prennent une chaise et s'installent pour un moment, qui viennent se faire soigner car ils ont un petit bobo et qu'ils savent qu'Huguette revient toujours avec une pleine valise de médicaments qu'ils n'ont pas les moyens d'acheter. Bref, comme dirait ma mère, c'est un peu la maison du Bon Dieu, et c'est très bien comme ça ! par contre, au bout d'un moment, j'aurai un peu le tournis et je vais avoir du mal à me souvenir de tous les visages aperçus et à mettre un nom sur chaque visage !

     

    Nous passons à table pour apprécier le repas que Seka nous a préparé : une salade, du riz avec du poisson grillé et en dessert, des mangues bien sûr ! Les courses et le marché sont vite faits : la salade est cueillie dans le jardin de Bara, qui cultive un petit potager juste à côté de la maison, le poisson vient à nous chaque matin, puisqu'une une femme du village achète directement aux pêcheurs et vient proposer sa marchandise dans toutes les maisons en bord de plage. Si Huguette le trouve à son goût, elle charge Daouda de négocier le prix ! Nous aurons ainsi l'occasion de manger de la dorade, du brochet (de mer), de la langouste, des gambas, toujours préparés et grillés par Babacar. Un régal ! Et en plus, j'ai perdu trois kilos en trois semaines, sans me priver...

     

    Le reste de la journée se passe dans une certaine fébrilité, car sous la houlette d'Huguette, nous déballons les cantines et installons petit à petit les différents éléments de notre chargement : les appareils d'électroménager dans la cuisine, le linge dans les armoires, les outils dans le cagibi, et surtout, le plus important, installer la télévision dans la salle à manger, ainsi que la chaîne Hi-Fi...

     

    Demain, c'est dimanche et c'est aussi le jour de la finale de la Coupe du Monde. Daouda et Senghor jouant dans une équipe de football, Huguette leur propose d'inviter leurs copains à venir voir le match à la maison, on sortira la télévision sur la terrasse, et à l'issue du match, que l'on espère victorieux pour la France, nous partagerons tous un grand plat de riz et de poisson. Le programme est alléchant !

     

    Dimanche 9 juillet 2006

     

    Rien à signaler jusqu'à 17 heures, la journée s'est écoulée sans encombre.

    A la fin de l'après-midi, les spectateurs commencent à arriver. On installe les chaises  surla terrasse, on sort les coussins car il n'y aura pas de place pour tout le monde, et les enfants vont s'installer par terre sur des coussins (il y aura une distribution de bonbons pour eux)...

     

    L'ambiance commence à s'animer petit à petit. Tout le monde y va de son petit commentaire et de son pronostic : la plupart des gens sont persuadés que la France va gagner ! Il y a pourtant quelques irréductibles (pourtant ils ne sont pas gaulois) qui sont pour l'Italie. Je ne sais pas si ceux-là auront le droit de manger à la fin du match !

     

    Le match commence. Je me tiens un peu à l'écart, sur le rebord de la terrasse, car le football ne m'intéresse pas vraiment, et je me régale du spectacle qui m'est offert : le ton monte peu à peu, des cris fusent à chaque attaque de la France, suivis de commentaires (le tout en wolof, donc incompréhensible pour moi) ; je vais prendre quelques photos, mais je ne sais pas si elles rendront bien l'ambiance qui règne. Il y a même des femmes qui sont venues avec leur bébé dans les bras, et qui ne sont pas les dernières à pousser des cris et à faire des commentaires !

     

    Evidemment, la tension arrive à son paroxysme à la fin du temps règlementaire et des prolongations, puisque les deux équipes n'ayant pu se départager, nous en sommes réduits aux tirs au but ! Tout le monde retient son souffle à chaque nouveau tir, et se lève en hurlant chaque fois qu'un joueur français met la balle au fond des filets. Par contre, c'est la consternation lorsque Trezeguet rate son tir et donne ainsi la victoire à l'Italie. Grand silence, qui ne dure pas longtemps puisque tout le monde donne son avis et commence à refaire le match, ce qui prendra toute la soirée, et peut-être plus...

     

    Daouda est désespéré... comme si c'était lui qui avait raté ce tir. Bref, il flotte pendant un moment un parfum de découragement sur l'assistance, qui se dissipera un peu lorsque nous passons à table. Ce soir, pas d'assiette, on n'a pas envie de faire une tonne de vaisselle (d'ailleurs, je pense qu'il n'y aurait pas assez d'assiettes pour tout le monde) ; donc, on a posé deux grands plats sur la table, et chacun se sert avec sa cueillère, à l'africaine. C'est aussi bon... et bien plus convivial.

     

    Je réalise bien vite que la défaite n'a pas coupé l'appêtit à l'assistance,  et tout le monde se régale ; il faut dire qu'Huguette a bien fait les choses puisque c'est elle qui a préparé le plat. Il y a dedans du riz bien sûr, mais aussi du poisson frais, des gambas, de la seiche, bref des ingrédients que les gens du village n'ont pas l'habitude de manger car ils ne peuvent se l'offrir. C'est un plaisir de les voir manger tout en continuant à discuter. La soirée se prolongera assez tard...

     

    Lundi 10 juillet 2006

     

    Rien de spécial à signaler aujourd'hui. Je me suis réveillée tôt ce matin et j'en ai profité pour me lever, mettre mon maillot et un paréo et descendre jusqu'à la plage pour marcher dans les vagues ; le marée est un peu forte en ce moment pour pouvoir se baigner. il est encore tôt, le soleil brille déjà, mais il n'y a encore personne sur la plage et alentour... Je peux ainsi me croire seule au monde... J'apprécie pleinement ce moment de solitude choisi qui me permet de m'imprégner totalement de l'atmosphère et du paysage. Je ressens quelque chose d'étrange : un sentiment de plénitude, l'impression d'être seule et en même temps d'être connectée et reliée aux autres (ma famille, mes proches). Est-ce cela le bonheur ? 

     

    Cependant, ma promenade sera d'assez courte durée, car en arrivant devant le village, l'accès à la plage est obstrué par une barrière de rochers qui m'empêche de continuer. J'aurais peut-être dû prévoir une paire de sandalettes en plastique pour pouvoir marcher sur les rochers...

     

    Qu'à cela ne tienne, je fais demi-tout et reviens sur mes pas. Les vagues ont tellement de puissance que je finis par me faire emporter, et je me retrouve à quatre pattes sur le sable, mouillée quasiment jusqu'à la poitrine ! C'est tonique...

     

    Retour à la maison, tout le monde dort encore. Je me dirige vers la cuisine et commence à préparer le petit déjeuner. Il faut dire que maintenant , nous sommes au top pour cela : nous avons apporté cafetière électrique (Senséo s'il vous plaît !), grille-pain, Huguette a fait hier de la confiture de mangues (un régal !), bref, c'est presque aussi bien qu'au Carlton !

     

    Le programme de la journée sera assez light : aller-retour à Dakar pour Huguette pour aller chercher un papier nécessaire à l'immatriculation de la voiture ici (aller-retour qui prendra tout de même deux ou trois heures), et venue des artisans à qui Huguette veut commander la construction d'une paillotte pour remplacer l'actuelle qui fait un peu miséreuse... Huguette a une idée bien précise de ce qu'elle veut, et elle donne rendez-vous aux artisans pour demain à la réserve animale de Bandia, où elle a remarqué une paillotte qui lui plaît et dont elle veut s'inspirer.

     

    Mardi 11 juillet 2006

     

    Même rituel que la veille : je me suis encore réveillée tôt (peut-être un reste du voyage, car cela ne me ressemble pas, je serais plutôt du genre marmotte !) et je suis descendue sur la plage ; si je n'en profite pas maintenant, ce n'est pas lorsque je serai rentrée à Toulouse que je pourrai le faire.

     

    Lorsqu'enfin tout le monde a émergé et que nous avons pris notre petit déjeuner, nous pouvons partir pour la réserve de Bandia, située à une trentaine de kilomètres de Miname, où nous avons donné rendez-vous au charpentier et au couvreur qui vont réaliser la paillotte. Hier, les pourparlers ont été assez animés lorsqu'il s'est agi de négocier (et surtout de marchander) le prix de leur devis respectif ! Mais finalement, tout le monde est tombé d'accord sur un prix qui semble convenir aux deux (ou plutôt trois) parties !

     

    En route ! Aujourd'hui, nous circulerons en Renault Espace, puisque nous serons 7 : Wali qui nous sert de chauffeur (il me confiera plus tard qu'il a été chauffeur de taxi par le passé, mais qu'un accident lui a fait perdre sa voiture qui était son gagne-pain), Huguette, moi-même, Daouda, Senghor, plus les deux artisans que nous devons récupérer sur le bord de la route qui mène à la réserve. Ils sont fidèles au rendez-vous !

     

    Arrivée à la réserve : nous négocions pour pourvoir entrer sans payer et accéder jusqu'au restaurant, puisque nous voulons juste voir la paillotte. Ca marche !

     

    J'apprends que la réserve abrite, sur plus de 1.000 hectares (qui seront bientôt portés à 3.500) une variété d'animaux et de grands mammifères d'Afrique, disparus parfois depuis des siècles, sous la presseion démographique et le braconnage. C'est aussi une réussité écologique en ce qui concerne la flore : baobabs géants, buissons épineux et lianes capricieuses.

     

    On peut s'y déplacer en voiture, en compagnie d'un guide, et on peut ainsi approcher au plus près des animaux. Pour les personnes intéressées, l'adresse du site est http://www.reservedebandia.com.

     

    Je ne visiterai pas la réserve aujourd'hui, nous ne sommes pas venus pour cela ; nous nous attablons au bar et pendant que nous attendons nos consommations, Huguette explique ses desiderata aux deux artisans, en leur montrant du doigt la paillotte sous laquelle nous nous trouvons. Daouda traduit en wolof, car, bien qu'ils parlent français, nous aurons l'occasion à plusieurs reprises de nous rendre compte que la communication a du mal à se faire ; quelquefois, ils ne semblent pas très bien comprendre ce qu'on leur demande. Ils feront quand même des propositions d'amélioration ou des suggestions quant à leur vision des choses.

     

    Nous passerons plus d'une heure dans la réserve, et j'en profite pour faire un petit tour à la boutique d'artisanat qui jouxte le restaurant et qui propose un échantillon assez vaste de l'artisanat local.

     

    Petite surprise lorsque nous reprenons la voiture : elle refuse de démarrer ! Il va falloir pousser. Est-ce un problème de batterie, un faux-contact ? Toujours est-il qu'elle daigne démarrer lorsque nous la poussons. Wali (ou Mady) regardera cela de plus près au retour à la maison. C'est ça l'Afrique !

     

     

     

     

     



     

     

     

     

     

     



  • Nous sommes à Nouadhibou et nous vous communiquons la suite de nos aventures.

     

    Hier dimanche, la voiture est tombée en panne. Quelques kilomètres avant Boujdour, elle commence à avoir des trous d'air et à fumer tout noir. Huguette me dit qu'elle est inquiète, et nous nous arrêtons sur la place de Boujdour. Nous essayons de téléphoner dans une cabine publique, tout d'abord à Jérôme (son téléphone est branché sur la messagerie), puis à Michel pour avoir au moins un diagnostic et savoir si c'est grave.

     

    Michel est aussi sur messagerie. On demande s'il y a un mécanicien dans le village ; un jeune garçon nous dit qu'il le connaît et lui passe un coup de fil. Nous sommes l'attraction du village ; normal, il est dimanche après-midi et il n'y a rien à faire !

     

    Le mécanicien arrive, monte dans la voiture avec Huguette et part faire un tour pour essayer de détecter le problème. Je reste seule sur la place du village ; un vieux monsieur enrubanné m'aborde et commence à me parler en espagnol. Je réponds en espagnol et nous entamons une conversation. Il me dit qu'il est instituteur et qu'il est en vacances. Il m'invite à aller prendre un thé au café d'en face. J'ai la côte !

     

    Au bout d'un long moment, ne voyant pas revenir Huguette, je demande où se trouve l'atelier du mécanicien. On me l'indique et je m'y rends, pour avoir des nouvelles. Après plusieurs recherches infructueuses, il s'avère qu'une durite d'air est percée, ce qui provoquait les décélérations de la voiture.

     

    Le mécanicien ou plutôt je devrais dire les mécaniciens, car ils sont six à s'affairer autour de la voiture, plus tous ceux qui sont assis au fond de l'atelier, en train de boire le thé et de bavarder. On nous offre très gentiment du thé.

     

    17h45 : la panne est enfin réparée, avec des moyens de fortune (colle, chatterton, etc...) le tout pour une somme de 80 dirhams. Nous leur laissons 200 dirhams car ils ont été vraiment très professionnels.

     

    Nous pouvons enfin repartir. Il nous reste encore 343 kilomètres avant d'arriver à Dakhla ; Huguette appuie sur le champignon, et nous faisons le reste du trajet à 140/150 à l'heure (heureusement, il n'y a pas grand monde sur la route).

     

    21h00 : nous arrivons à Dakhla. Nous cherchons l'hôtel recommandé par le guide du routard. Nous nous arrêtons pour demander à un agent de police, qui arrête et réquisitionne un taxi pour nous guider jusqu'à l'hôtel ! 

     

    Arrivée à l'hôtel ;de l'extérieur, très bien (drapeaux aux fenêtres, tapis dans les escaliers,...) ; à l'intérieur, ce n'est pas la même chose : la propreté de la salle de bains laisse à désirer (il y a une couche de crasse au fond de la baignoire), il règne une odeur de tabac froid, Huguette dit que ça sent la vieille chaussette ! . C'est décidé, nous ne nous doucherons pas et ferons une toilette sommaire, et nous allons dormir en essayant de nous boucher le nez !

     

    Les matelas portent l'étiquette "4 étoiles", "indéformable", mais quand tu te couches, tu disparaîs dans le trou du matelas, et tu sens les ressorts qui te piquent les fesses. Pas sûr qu'on passe une nuit de rêve !

     


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  • Réveil à 6h30, une douche, petit déjeuner (avec de la Vache qui Rit, pourquoi elle rit, même ici on ne sait pas), jus d'orange frais pressé (ça change), thé à la menthe pour Huguette et café au lait pour moi, et nous sommes enfin prêtes pour repartir.

     

    L'étape du jour : El Ouatia - Dakhla : 800 kms

     

    Nous nous arrêtons 80 kms après El Ouatia pour faire le plein d'essence et des jerrycans (pour la Mauritanie) car l'essence est détaxée (4,62 dirham le litre). On demande au pompiste de nous aider à mettre les jerrycans sur la galerie ; problème : il a trop rempli les jerrycans qui sont compressés et fuient. Le parfum du jour : GAS-OIL de chez SAHARA !

     

    La route est superbe, les premières dunes, l'océan sur notre droite (des falaises par moment) des mers  de sel, nous vous montrerons les photos à l'arrivée à Dakar, pour le moment, on ne fait que les commentaires !

     

    11h20 : arrivée à Laayoune. Nous nous arrêtons pour acheter des chèches (au cas où il y aurait une tempête de sable). Nous nous arrêtons dans une échoppe de tailleur tenu par un Mauritanien, qui nous vend le tissu au mètre et fait les ourlets. Il nous donne son numéro de téléphone en Mauritanie, nous pose des questions, ne trouve pas très normal que nous soyons deux filles sans mari et propose de m'épouser si je veux ! Je lui dis que je vais réfléchir...

     

    Bon, on vous laisse, car on a encore de la route à faire, si on veut avoir d'autres choses à vous raconter.

     

    Il est maintenant 13h00, fin du message. Bon dimanche à tous et à la prochaine.

     


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  • Petit déjeuner à 7 heures, puis départ. L'étape prévue pour la journée : El Jadida - Tan Tan, soit presque 800 kilomètres. Il ne faut pas chômer...

     

    Nous partons d'abord pour Safi, par la route côtière ; c'est vraiment magnifique. Arrivée à Essaouira à 12h30 : un petit tour de la ville, puis déjeuner en terrasse au bord de plage : une pause très appréciée.

     

    13h30 : nous reprenons la route vers Agadir en suivant la côte : le paysage est magnifique, vallonné, avec des champs; des cultures maraîchères, des oliviers, du maïs, puis après Agadir, des champs d'arganier.  Sur le bord de la route, tous les 500 mètres, un petit vendeur sous un parasol vous propose du miel, de l'huile d'argan, de la purée d'arachide et d'amandes.

     

    Nous nous arrêtons pour prendre une photo ; il y a un petit garçon qui nous vante ses produits ; il ne doit pas avoir plus de 10 ans, et apparemment, il va passer toute sa journée sur le bord de la route. Il parle un français impeccable ; nous nous laissons tenter et lui achetons un pot de miel. Il nous demande si on n'a pas des cahiers ou des stylos pour lui ; malheureusement, nous avons oublié tout ça, alors on lui donne des sachets de bonbons qu'Huguette a acheté pour les enfants au Sénégal.

     

    A Agadir, nous nous faisons arrêter par deux gendarmes pour excès de vitesse (normal, c'est Huguette qui conduit !). On parlemente un peu et avec un grand sourire, on arrive à les amadouer et ils nous laissent partir.

     

    17h45 : arrivée à Tiznit

    19h00 : arrivée à Guelmim

     

    19h30 : arrivée à Tan Tan. Le guide du Routard indiquant qu'il n'est pas très intéressant de s'y arrêter, nous décidons de pousser jusqu'à El Ouatia (25 kilomètres plus loin) où plusieurs hôtels sont conseillés.  Il fait nuit depuis un petit moment.  

     

    Arrivée à El Ouatia à 20h00, on cherche l'hôtel, qui se trouve en bord de plage ; c'est l'hôtel de la Belle Vue. Excellent accueil, il y a un gardien pour la voiture, les chambres sont petites mais très propres, la literie est excellente, nous sommes au lit à 21h30.

     

    S'endormir avec le bruit des vagues comme berceuse, elle est pas belle la vie ?

     


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